Née le lundi 4 juin 1917 à Athènes, soit six années avant sa sœur - Maria - Yakinthi "Jackie" Callas a traversé le XXème siècle dans l'ombre de l'une des plus grandes cantatrices que le monde moderne n'ait jamais connu.
Et c'est dans un ouvrage anglophone - Sisters: A Revealing Portrait of the World's Most Famous Diva - qu'elle a dévoilé au grand monde les coulisses de son succès international.
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Parue en 1989, soit douze ans après la disparition de la compagne d'Aristote Onassis, cette auto-biographie est un témoignage clé pour comprendre les raisons de son triomphe musical.
Du moins, ces écrits posthumes permettent de comprendre le parcours sinueux d'une des voix grecques les plus célèbres de son temps.
L'air de Rosine - "Una voce poco fa, air de Rosine" - un 19 décembre 1958 à l'Opéra de Paris [concert retransmis en Eurovision] (© Capture d'écran Ina.fr | Ina Chansons via YouTube)
Au travers son récit, on note une pointe de jalousie envers sa cadette.
Elle aussi chanteuse, elle n'a hélas pas connu la même carrière que cette dernière.
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Du moins, ses participations sur scène n'ont pas connues la même postérité.
Qui se souvient par exemple de son interprétation de La Forza del destino de Giuseppe Verdi ?
À l'exception des connaisseurs les plus aiguisés, probablement pas grand monde...
Au moment du décès de sa petite sœur dans son appartement du XVIème arrondissement de Paris, elle et sa mère - Evengelia Dimitriadou - étaient initialement désignées comme les héritières de son immense fortune.
Mais son premier mari italien - un certain Giovanni Battista Meneghini - a ressorti un testament datant de 1954 pour finalement récupérer ce patrimoine se chiffrant à plusieurs millions de dollars.
Une mésaventure financière qui n'a fait que nourrir son aigreur à l'égard de la Diva.
Surtout que sa vie a été émaillée d'un certain nombre de tragédies familiales, comme la perte de son petit frère - Vassilis - décédé d'une méningite à l'âge de deux ans au cours de l'été 1922.
Cette autre Callas n'a donc jamais pu se faire une place au soleil.
Elle n'a finalement été que la plaine qui a donné son relief à la montagne.
Inconnue du grand public, c'est dans l'indifférence générale qu'elle s'est éteinte le samedi 3 avril 2004.